Torrides, hypnotiques, complémentaires… Une jeune femme et un jeune homme afro-américains formeront un tandem puissant suite à un banal rendez-vous amoureux qui tourne au cauchemar. Jodie Turner-Smith et Daniel Kaluuya devaient faire face à une série d’épreuves. «Queen & Slim» est le récit haletant d’une cavale sans merci… Hymne à la lutte contre le racisme de couleur.
Le spectateur est happé par la tournure brutale des évènements dès les premières 15 min du film quand tout bascule brutalement à l’Ohio. Le pitch? A la suite d’un rendez-vous amoureux, deux jeunes Afro-Américains, qui se sont rencontrés pour la première fois, sont arrêtés pour une infraction mineure au Code de la route. La situation dégénère quand le jeune homme abat en position de légitime défense le policier blanc qui les a arrêtés. Sur la route, ces deux fugitifs malgré eux vont apprendre à se découvrir l’un l’autre dans des circonstances extrêmes. Naîtra entre eux au fil de la cavale un amour sincère et puissant débordant d’humanité.
Ce road movie a démarré suite à une bavure raciale de la police de l’Ohio : l’agent de police blanc en personne qui a arrêté ce couple d’Afro-Américains et qui a déjà à son actif des antécédents violents à caractère discriminatoire se fait abattre par le conducteur noir Slim, provoquant ainsi un road movie dans l’actualité américaine. Statistiques, faits divers, crimes, actualité dans le sud de l’USA de nos jours prouvent que la discrimination policière envers les personnes de couleur est en hausse, mais elle est en plus évidente et prouvée : un citoyen américain noir a plus de risques d’être agressé par la police qu’un homme blanc. Le film a su lancer les hostilités dès le départ en mobilisant toutes les forces de l’ordre pour faire main basse sur ce couple.
Le rythme est prenant, captivant de bout en bout pendant 1heure 50 et les situations sont crédibles, spectaculaires et à la limite du rocambolesque. Les dialogues sont forts dès le départ, sonnent le glas d’une résistance continue et crient à l’espoir jusqu’au bout de la cavale portée par une bande originale très riche. Ce film est une fuite en avant circonstancielle dont on n’aura du mal à voir la fin… avant la chute finale tranchante. Intense, émouvant, le film est riche d’une fin visuelle marquante, assez pour faire de ce drame d’action fictif une œuvre à retenir.